Sylvie GUERRY-GAZEAU est Maire de Clavette et Vice-Présidente de la Communauté d'agglomération de La Rochelle, chargée des Coopérations internationales et projets européens et de l’égalité femmes-hommes. Membre du Comité Directeur de l'Association Française du Conseil des Communes et Régions d’Europe, elle est également Présidente de la Commission « pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale » de l’AFCCRE.
Pouvez-vous nous présenter les principales orientations de la Commission pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale de l’AFCCRE dont vous êtes la présidente ?
Cette commission est un espace de dialogue entre élues et élus de territoires de toutes tailles, au sein duquel nous échangeons et partageons nos expériences, nos bonnes pratiques et les défis que nous rencontrons dans la mise en œuvre des politiques d'égalité dans nos collectivités.
Elle a comme priorité d’aider et d’accompagner ceux et celles qui sont engagés à toute échelle dans la promotion de l'égalité des genres.
La seconde priorité de cette Commission est de faire connaître et de promouvoir la Charte européenne pour l'égalité des femmes et des hommes dans la vie locale, lancée par notre organisation européenne le CCRE.
Notre objectif est ainsi d’inciter davantage de collectivités territoriales à rejoindre la liste des signataires, à s’engager publiquement et formellement à respecter le principe d’égalité des femmes et des hommes dans tous les stades de leur vie quotidienne pour mieux mettre en œuvre les engagements qui y sont énoncés, sur l’ensemble de leur territoire.
En ce qui concerne les origines de la Charte : rédigée par et pour les collectivités territoriales européennes, la Charte est le fruit d'un travail collaboratif des associations nationales du CCRE, dont l'AFCCRE. Il s’agit donc d’un texte véritablement européen. Elle a été initialement rédigée en 2006, puis réactualisée en 2022. Elle intègre aujourd’hui neuf articles supplémentaires, en raison de l'évolution significative de la société. Ceux-ci portent sur le développement durable, la cyberviolence, la violence à l’égard des élues et personnel féminin des collectivités territoriales, l’intersectionnalité, la flexibilisation de la vie professionnelle, l’inclusion numérique, les droits en matière de santé sexuelle et reproductive, le changement climatique et la réponse aux situations d’urgence.
La Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale est aujourd’hui signée par près de 2000 collectivités territoriales en Europe.
La Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale est aujourd’hui signée par près de 2000 collectivités territoriales en Europe. Quel est le sens pour une collectivité territoriale de se porter signataire de la Charte ?
Signer la Charte revêt avant tout d’une démarche volontaire, qui transcende les obligations légales et les tendances politiques. Plus de 367 collectivités territoriales françaises nous ont ainsi rejointes. Les dernières en date étant les villes de Quimperlé (29300), et de Sceaux (92330) où je me suis rendue en mars dernier pour co-signer la Charte avec le Maire Philippe Laurent.
En faisant cette déclaration publique, elles ont ainsi formalisé leurs engagements en matière d’égalité des genres et réaffirmé leurs intentions d'œuvrer activement pour créer une société plus égalitaire et inclusive.
En tant que Présidente de la Commission pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale, pouvez-vous nous expliquer le rôle des autorités locales dans la promotion de l'égalité des genres à l'échelle européenne ?
Les collectivités territoriales sont l’échelon de gouvernance le plus proche des citoyennes et des citoyens, leurs politiques ont une influence directe sur la vie quotidienne de leurs administrés femmes et hommes. Leur rôle est donc primordial dans la société européenne pour une participation équilibrée des femmes et des hommes dans la vie politique.
Les autorités locales et régionales peuvent organiser des campagnes de sensibilisation, des débats publics, des événements sur les enjeux de l'égalité des sexes.
Elles peuvent également adopter des programmes spécifiques visant à promouvoir l'égalité des genres au sein de leurs propres institutions, contribuant ainsi à créer un environnement propice à l'inclusion et à la diversité.
Les prochaines élections européennes qui se tiendront en juin seront essentielles.
Elles constituent une opportunité de réaffirmer qu’il convient de renforcer la dimension d’égalité entre les femmes et les hommes dans l’ensemble des politiques et des financements européens, y compris dans les secteurs de la transition numérique et de la transition écologique. C’est d’ailleurs l’une des 11 propositions de notre « Manifeste » en vue des élections européenne.