Les Entretiens de l'AFCCRE - entretien avec Thibaut GUIGNARD, Maire de Plœuc-L’Hermitage, Président de la délégation française au CPLRE, Membre du Comité européen des Régions, Vice-Président de l'AFCCRE

22 mai 2023

Thibaut GUIGNARD

Thibaut GUIGNARD est Maire de Plœuc-L’Hermitage (Côtes d'Armor), Président de la délégation française au Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux du Conseil de l'Europe, Membre du Comité européen des Régions. Au sein de l’AFCCRE, dont il est par ailleurs Vice-Président, il préside le groupe de travail France – Pologne de l’AFCCRE.

Les 4èmes Rencontres France – Pologne – Ukraine étaient organisées les 11 et 12 mai à Rzeszow (Pologne), dans un contexte extrêmement difficile, marqué par l'agression russe contre l'Ukraine, qui dure depuis plus d'un an. Quels constats et priorités pouvez-vous identifier suite à cette rencontre ?

Ces rencontres ont été marquées par les interventions très émouvantes des élus ukrainiens présents. L’AFFCCRE ayant signé une convention de partenariat tripartite en 2016 avec les associations de villes polonaises (ZMP) et ukrainiennes (UAC), nous multiplions les réunions multilatérales et les échanges d’expériences depuis plusieurs années, entre élus et représentants de nos trois pays.

Depuis sa création, l'AFCCRE est convaincue que la solidarité et la coopération entre les collectivités territoriales sont essentielles, ce qui est particulièrement crucial dans ce contexte où nous devons soutenir activement l'Ukraine. A Rzeszow, nous avons réaffirmé notre volonté de poursuivre nos efforts pour multiplier et renforcer les échanges d'expertises et de bonnes pratiques entre nos collectivités. En effet, il existe de nombreux exemples réussis de jumelages, de partenariats et de projets entre les collectivités locales et régionales européennes, mais il nous a semblé important de poursuivre nos efforts pour les développer davantage, notamment dans la perspective de la future reconstruction de l'Ukraine.

Nous avons enfin et surtout exprimé notre volonté commune, en tant que collectivités territoriales de France, de Pologne et d'Ukraine, de voir le processus d'intégration européenne de l'Ukraine se dérouler aussi rapidement que possible et nous nous sommes donné rendez-vous en Ukraine, pour des prochaines rencontres avant les élections européennes de 2024, si la situation le permet.

Vous êtes avez été invité à participer au sommet à Reykjavik, les 16 et 17 mai, en votre qualité de Président de la délégation française au Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux (CPLRE) du Conseil de l'Europe. Quel bilan faites-vous de ce sommet et de sa déclaration finale ?

J'ai en effet eu l'honneur d'être invité par le Président de la République à l’accompagner au Sommet du Conseil de l’Europe à Reykjavik, en tant que Président de la délégation française au CPLRE.

Ce fut pour moi un privilège de représenter les intérêts des collectivités territoriales françaises, de promouvoir leurs voix, et de mettre en avant le rôle essentiel qu’elles jouent, en particulier dans la guerre en Ukraine. J'ai souligné qu’il était important que les collectivités territoriales françaises et ukrainiennes puissent continuer à renforcer leurs liens, ainsi qu’avec les pays touchés indirectement par l’agression russe, qu’il s’agisse de la Pologne où nous étions la semaine passée, ou de la Moldavie où je me suis rendu fin mars pour les Rencontres France Moldavie de l’AFCCRE.

Le Sommet du Conseil de l'Europe a notamment permis la création d’un Registre des dommages causés par l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, ce qui constitue une première étape vers l’établissement des responsabilités des crimes commis pendant la guerre brutale menée par la Russie et c’est un message fort de soutien à l’Ukraine.

Reykjavik fut un moment historique pour le CPLRE car nous y avons acquis une vraie reconnaissance. Ainsi, le CPLRE est mentionné dans la quasi-totalité des textes aux côtés des organismes statutaires (Comité des ministres, Secrétaire générale du Conseil de l’Europe et Assemblée parlementaire). Notre souhait de positionner le Congrès comme l’une des deux assemblées politiques du Conseil de l’Europe aux côtés de l’Assemblée parlementaire a donc été entendu. De même, nos travaux sont désormais attendus sur les principes de la démocratie locale, évidement, mais aussi sur les droits humains, un domaine dans lequel nous souhaitions être plus actifs.

Ce sommet fut également l’occasion de discussions informelles avec le Président de la République que j’ai remercié pour son écoute et sa compréhension des enjeux locaux.

ROMANO

Victor
Chargé de communication
Tel.: (33) 02.38.77.86.25
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